Attention au #ResponsibleWashing
Bercy, c'est fini. Bientôt un guide officiel du marketing d'influence (par Bercy). L'UMICC.
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TLDR ;)
Fin des tables rondes à Bercy, restitutions des travaux par le Ministère le 16 mars
La gouvernance du secteur était à l’honneur de la dernière table ronde, notamment le rôle de l’UMICC (Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenus), mais aussi la suite à donner à ces tables rondes (auront nous droit à un grand RDV annuel de l’influence ?)
L’UMICC est une excellente initiative pour le secteur. Après une première phase un peu chaotique (dictée par l’urgence de l’agenda politique), elle se structure actuellement pour être plus représentative des divers métiers du marketing d’influence, et étoffe ses propositions. Mais attention au #ResponsibleWashing, il faudra du concret de la part des parties prenantes.
Bercy, c’est fini ?
C’était la dernière table ronde à Bercy mercredi dernier 1er Mars, toujours en présence des mêmes parties prenantes, du député Stéphane Vojetta, mais aussi de nouveaux participants apportant un regard complémentaire nécessaire :
Il devait être question de la gouvernance du secteur et de la propriété intellectuelle, mais l’essentiel des échanges a porté sur la gouvernance et notamment le nouveau rôle de l’UMICC (voir ci-dessous).
Le sujet de la transition écologique a été évoqué brièvement (à travers le collectif PayeTonInfluence), mais non traité par manque de temps.
La proposition de loi arrive à l’Assemblée Nationale très rapidement maintenant (fin Mars). Une réunion transpartisane s’est déroulée à l'Assemblée Nationale la semaine dernière, regroupant les députés de tous bords ayant souhaité s'impliquer sur le sujet. Des auditions sont en cours, c’est la dernière ligne droite pour faire évoluer le texte dans le bon sens.
Une réunion de conclusion des tables rondes est prévue le 16 mars. Les avis et opinions “tranchées” du Ministère devraient être présentées aux participants. A suivre donc !
Au-delà de la loi à venir, quelle sera la suite des tables rondes ? Parmi les idées évoquées :
Un guide, issu par le Ministère, à destination des influenceurs, des marques, des agences : obligations, règles fiscales, etc… : c’est l’une des meilleures idées selon moi, car enfin les règles (déjà existantes mais mal connues) devraient être claires et partagées pour tous les acteurs du marché !
Réunir régulièrement (chaque année?) les acteurs du marketing d’influence (ceux qui se sont réunis à Bercy depuis Décembre en somme), afin de poursuivre l’état des lieux du marché et améliorer les bonnes pratiques (par exemple pour harmoniser les contrats)
Que faut-il penser de l’UMICC ?
L’UMICC, c’est l’Union des Métiers de l’Influence et des Créateurs de Contenus, le nouveau syndicat professionnel du marketing d’influence.
Les tables rondes de l’influence organisée à Bercy ont révélé que la gouvernance du secteur était encore balbutiante. Parmi les initiatives existantes jusque là :
l’ARPP, pionnière sur le sujet, réunit déjà de nombreux acteurs, mais sur le scope spécifique de la publicité (ne touche donc pas aux contrats, aux KPIs, etc.)
l’IAB France (devenue Alliance Digitale) avait entamé une harmonisation des pratiques à travers une première task force influence (initiée par Kolsquare), qui a ensuite rejoint les efforts du SCRP (également précurseur) autour d’un référentiel de l’influence pour le secteur.
… et à ma connaissance, c’est tout en France.
Ce n’est pas étonnant pour un secteur aussi jeune (3 à 5 ans d’existence légitime), en si forte croissance (x2 chaque année), et soumis à des changements massifs quasi quotidiens qui accaparent les acteurs … ne laissant le temps à personne de s’organiser encore.
Les choses se sont accélérées avec la prise en main du sujet par le Ministre Bruno Le Maire, ainsi que les 4 projets de loi à l’Assemblée Nationale. Et l’UMICC est née.
Quelques éléments de lecture personnels sur le lancement de l’UMICC :
Il faut saluer l’initiative de Carine Fernandez (fondatrice de l’agence PO, actuelle Présidente de l’UMICC), à l’origine de la création de l’UMICC, et le travail accompli également par 6 autres agences de marketing d’influence qui se sont investies dans ce projet. C’est une démarche vertueuse importante et nécessaire pour notre jeune secteur.
De nombreux autres acteurs ont montré un intérêt sincère et immédiat pour améliorer les pratiques et l’image de ce secteur qui nous passionne tant, et ont souhaité contribuer à l’initiative de l’UMICC : c’était une forte attente, et c’est une excellente nouvelle !
Pour augmenter son impact, et être à la hauteur des enjeux du secteur, l’UMICC doit faire face à 3 challenges selon moi :
Une meilleure représentativité de la diversité des métiers du marketing d’influence
En intégrant tous les métiers : agences RP, agences media, agence conseil, des technologies d’influence (comme Kolsquare), plateformes d’affiliation, de listening, d’UGC, medias (qui représentent de nombreux talents sur les réseaux sociaux), etc.
Cet élargissement est en cours et permettra à l’UMICC d’être plus représentatif. Kolsquare, à ce titre, souhaite participer et soutenir activement l’initiative de l’UMICC.
Définir les bonnes pratiques du secteur, contribuer à mieux protéger les consommateurs, et parler d’une même voix, notamment à travers :
Une charte responsable de bonnes pratiques applicable aux adhérents (KOLs, mais aussi agences, agents, et solutions technologiques)
Des contrats standardisés
Des indicateurs harmonisés (exemple : l’Earned Media Value ou EMV)
Etc.
Eviter que certains adhérents de l'UMICC ne se servent de cette union professionnelle comme couverture et fassent du #ResponsibleWashing.
L’UMICC ne pourra pas être considéré comme “le point d’entrée unique de l’influence responsable” (voir ci-dessous), car il existait et existe toujours de nombreuses démarches responsables parmi les acteurs du marché
Adhérer à l’UMICC ne peut être, à ce stade, considéré comme une garantie de pratiques responsables
Les engagements pris par les adhérents de l’UMICC devront être suivis d’actions concrètes (avec un risque d’exclusion en cas de manquement)
Les choses avancent dans le bon sens, très vite, et c’est une excellente nouvelle pour tous les acteurs du secteur, ainsi que pour la protection des consommateurs.
J’espère que cette newsletter vous a plu.
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